Annonce d’ouverture à la visite du public – Manoir de Charette
Nous avons le plaisir de vous informer que le Manoir de Charette est ouvert au public jusqu'au 30 septembre 2025. L’accès à la visite comprend le parc, les jardins et les extérieurs du Manoir (à l’exception de l’intérieur du Manoir qui n’est pas classé Monument Historique).
Horaires de visite :
Tous les jours de 8h30 à 14h30
Adresse :
Manoir de Charette
Fonteclose
739 route de Fonteclose
85390 La Garnache – Vendée
Venez découvrir un lieu emblématique de la Vendée, chargé d’histoire et de mémoire, où patrimoine architectural et héritage des Guerres de Vendée se rencontrent.
Ne manquez pas cette occasion unique de plonger dans l’univers de François-Athanase Charette et d’explorer un site remarquable.
Plongez au cœur de l’histoire vendéenne en découvrant le Manoir de la Vieille Fonteclose, aussi appelé Maison de Charette.
Datant de la fin du XVIIᵉ siècle, ce logis classé Monument Historique (ISMH) se distingue par ses façades et ses toitures caractéristiques de l’architecture noble vendéenne. Situé à La Garnache, il témoigne de la vie des gentilshommes de campagne de l’époque et conserve une aura toute particulière liée aux Guerres de Vendée.
Pourquoi visiter ?
Admirer un patrimoine architectural rare, protégé depuis 1975.
Découvrir un lieu chargé de mémoire associé à l’un des plus célèbres chefs vendéens.
Comprendre le rôle des manoirs comme foyers de résistance et symboles identitaires.
Profiter d’un cadre historique et authentique qui éclaire l’histoire locale.
L’appel des gars du marais au Manoir de Fonteclose
Nous sommes au printemps 1793. La Révolution bouleverse la Vendée, et la levée en masse décrétée par la République met le feu aux campagnes. Dans le marais breton, les paysans refusent de quitter leurs terres pour aller se battre loin de chez eux. Ils veulent défendre leur foi, leurs coutumes, leur roi. Mais pour cela, il leur faut un chef.
C’est alors qu’un groupe de ces hommes, armés de bâtons, de faux et de quelques vieux fusils, prend la route de Fonteclose, près de La Garnache. Là vit un ancien officier de marine retiré sur ses terres : François-Athanase de Charette de la Contrie. Les paysans savent qu’il a servi dans la Marine royale et même combattu dans la guerre d’Amérique. À leurs yeux, il est l’homme idéal pour les mener.
Ils arrivent au manoir de Fonteclose, trouvent Charette et lui font part de leur demande : « Venez, Monsieur, soyez notre général ! »
Charette hésite. Ce gentilhomme élégant, habitué aux salons et à la chasse, n’avait pas prévu de reprendre les armes. Mais face à la détermination de ces hommes simples qui veulent défendre leur terre et leur foi, il accepte.
Ce jour-là, au cœur de Fonteclose, naît le chef vendéen que l’histoire retiendra. Les « gars du marais » venaient chercher un maître, ils trouvèrent un général. Et bientôt, toute la Vendée allait connaître le nom de Charette, celui que l’on surnommera plus tard le « Roi de la Vendée ».
La vie romanesque de Charette
François-Athanase de Charette de la Contrie naît en 1763 à Couffé, en Loire-Atlantique, au sein d’une famille noble aux racines anciennes. Dès son enfance, il se distingue par son caractère fier et indépendant, déjà porté vers le commandement. On raconte qu’il aimait diriger ses camarades de jeux comme s’il commandait une armée miniature.
À seize ans, il choisit la mer et entre dans la marine royale. Aventurier dans l’âme, il traverse l’Atlantique et participe à la guerre d’indépendance américaine. Aux Antilles comme sur les navires de guerre français, il se forge une réputation de marin courageux. Il est également connu pour son allure élégante et son goût de la séduction : Charette aimait plaire autant qu’il aimait combattre.
De retour en France, il quitte la marine et mène la vie confortable d’un gentilhomme campagnard. Il brille dans les salons, fréquente les bals, organise des fêtes. Personne alors n’imagine que ce mondain raffiné deviendra bientôt l’un des chefs les plus redoutés de la Vendée insurgée.
Lorsque la Révolution éclate et que la République appelle les paysans aux armes, ces derniers se tournent vers lui. Charette hésite, puis accepte. Dès ses premiers engagements, il révèle un instinct de stratège : mobile, insaisissable, il multiplie les embuscades et galvanise ses troupes. Les paysans l’adorent pour sa proximité et son courage, les républicains le craignent pour sa ruse et son audace.
On le surnomme bientôt le « Roi de la Vendée ». Il combat à Nantes, mène de brillantes campagnes, échappe à maintes reprises aux colonnes républicaines en se déguisant, parfois en simple paysan. Mais malgré son génie de la guérilla, la guerre d’usure l’épuise. Ses forces s’amenuisent, la famine et la traque républicaine l’acculent.
Le 23 mars 1796, blessé mais toujours combatif, Charette est finalement capturé au Logis de la Chabotterie. Conduit à Nantes, il garde sa fierté jusqu’au bout. Le 29 mars, devant le peloton d’exécution, il commande lui-même le feu en lançant : « Messieurs, tirez au cœur ! » Quelques secondes plus tard, il tombe, à seulement 33 ans.
Son destin fulgurant a laissé une empreinte profonde dans la mémoire vendéenne. Héros pour les uns, brigand pour les autres, Charette incarne encore aujourd’hui la figure du chef charismatique, insoumis et tragique, dont les lieux de vie – comme le Manoir de la Vieille Fonteclose et le Logis de la Chabotterie – demeurent les témoins silencieux.